Ossabois célèbre la Journée internationale des forêts : avec les océans et les prairies, les forêts et les usages du bois sont un atout pour lutter contre le changement climatique.
Evénément

Prendre soin des forêts pour lutter contre le réchauffement climatique !

23.03.2021

Au lendemain du printemps, nous avons célébré la Journée internationale des forêts. Avec les océans et les prairies, les forêts et les usages du bois constituent un incroyable puits de carbone, un atout pour aller plus vite vers la neutralité carbone et participer à la lutte contre le changement climatique.

La forêt joue un rôle très positif dans la lutte contre le réchauffement climatique

4ème surface forestière en Europe, la forêt couvre aujourd’hui 31 % du territoire français avec 17 millions d’hectares. Chêne, hêtre, pin, épicéa, sapin, châtaignier, charme, frêne, Douglas, érable ou peuplier sont quelques-unes des principales espèces qu’on y retrouve, soit environ 72 % de feuillus et 28 % de résineux. Au total, la forêt capte l’équivalent de 15 % des émissions de CO2 annuelles de la France.

Le saviez-vous ? 1 m3 de bois utilisé comme matériau évite 1 tonne de CO2 émise par la fabrication et l’emploi d’un autre matériau ! Et 1 m3 de bois stocke 1 tonne de CO2 ! En effet, pendant sa croissance, le bois séquestre le carbone depuis les racines, le tronc, les branches et les feuilles.

Et ce ne sont pas les seuls atouts de la forêt : elle filtre les poussières et les pollutions microbiennes de l’air et elle joue un rôle de régulation hydraulique et d’épuration de l’eau.

Pour accélérer la transition écologique et tendre vers la neutralité carbone, il nous faut à la fois diminuer les émissions de gaz à effet de serre en réduisant le recours aux énergies fossiles et également capter le gaz carbonique déjà émis grâce à ce miracle de la nature tout en continuant à compenser les émissions résiduelles.

La forêt doit être exploitée pour ne pas devenir émissive de CO2

Cela pourrait paraître contre-intuitif mais nous devons exploiter la forêt pour qu’elle ne devienne pas émettrice de CO2. Dans une étude publiée le 4 mars 2020 dans la revue Nature, les chercheurs du Musée royal de l’Afrique centrale et de l’Université de Leeds montrent que la forêt amazonienne, celle qui n’est pas exploitée, est devenue émettrice de CO2 depuis 1995 et que celles d’Afrique tropicale ne tarderont pas le devenir. Pour quelles raisons ces forêts naturelles ne sont plus neutres en carbone ? Cela tient à la forte augmentation de la mortalité naturelle des arbres, liée au réchauffement climatique. A cela vient s’ajouter la déforestation sauvage qui aggrave la situation.

Dans leur étude, les scientifiques expliquent que la gestion des forêts de l’hémisphère nord constitue la solution. En effet, si le stock de bois sur pied augmente grâce à l’augmentation des surfaces boisées et à une gestion plus active des forêts, le carbone est séquestré. En revanche, si le stock de bois sur pied baisse à cause de la déforestation ou de l’absence de reboisement, l’impact carbone forestier devient négatif. En particulier, des conditions spécifiques et douces pour la coupe et l’entretien sont essentielles pour assurer une exploitation douce et respectueuse de la biodiversité.

En complément, le stockage du carbone dans les objets en bois constitue une solution vertueuse pour accroître l’impact positif carbone. De plus, l’usage qu’on fait de ces objets permet la substitution de matériaux énergivores et d’énergies fossiles.
Le stockage prolonge en effet la durée de séquestration du carbone. Par exemple, une charpente en bois a une durée de vie bien souvent supérieure à celle de la durée de vie naturelle d’un arbre et séquestre donc du carbone plus longtemps. En fin de vie, le bois est toujours valorisable, soit avec le réemploi des composants, soit en le recyclant dans d’autres produits tels que les panneaux de particules ou panneaux de fibre, le papier ou le carton. En toute fin de chaîne, les déchets de bois sont valorisables énergétiquement pour produire de l’énergie ou de la chaleur. Et bonne nouvelle, les effets cumulés de la substitution des usages du bois et du stockage sont supérieurs en France à la séquestration en forêt.

La forêt doit être gérée durablement et respecter la biodiversité

La substitution des usages du bois et le stockage viennent se cumuler avec la photosynthèse, une boucle vertueuse qui permet à la filière forêt-bois d’avoir un bilan carbone positif. Ainsi, l’augmentation en France de la consommation de bois dans la construction, notamment dans le cadre de la RE2020 permet d’améliorer encore ce cercle vertueux.

A cela s’imposent deux conditions : il faut renouveler la forêt, la régénérer, la replanter et l’entretenir, mais également la gérer de manière durable en ne prélevant pas plus de bois qu’il n’en pousse. Ainsi, une forêt bien gérée et bien utilisée est deux fois plus efficace pour capter le gaz carbonique qu’une forêt non exploitée.

Il est essentiel en complément de respecter la biodiversité. La forêt française abrite pas moins de 73 espèces de mammifères, 120 espèces d’oiseaux et 72 % de la flore métropolitaine. Elle sert notamment de filtre pour l’eau et de rempart contre les risques naturels et contribue ainsi au développement et à l’équilibre de notre société. Cependant le changement climatique a un impact direct dessus et elle doit faire face à des risques naturels sévères tels que la sècheresse ou les inondations et à des risques sanitaires tels que l’invasion de scolytes ou de chenilles processionnaires… Pour lutter contre ces phénomènes, nous devons donc permettre à nos forêts d’être plus résilientes.

Non au brassage des espèces de bois d’un continent à l’autre et non à l’usage direct en bois énergie

Il est donc essentiel, pour accéder à la neutralité carbone de gérer durablement nos forêts, en respectant la biodiversité et en gardant cette logique carbone jusqu’au bout.

L’exportation de grumes vers l’Asie et notamment vers la Chine, décriée depuis des années par les professionnels du bois, qui prive la filière bois-forêt française de matière, n’a pas de sens, surtout quand ils reviennent ensuite sous forme d’emballage.

De même la coupe directe, uniquement pour alimenter les filières qui peuvent s’alimenter des chutes, des déchets et du bois non conforme (filières panneaux, fibre, énergie…), est à utiliser avec intelligence et parcimonie en privilégiant l’usage local et noble qui perpétue le stockage du carbone pour de nombreuses années.

Sources : Infographie du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation « La forêt française » – Agreste Graphagri, inventaire forestier IGN, 2020. ; Conférence de presse annuelle du CNDB

Crédit photo : Jar Nech – Unsplash

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